Appel à communications
Le centre de recherches HETEROTOPOS de l’Université de Bucarest
organise le colloque
Corps en scène
le 16 novembre 2018
Sous la direction de Lidia Cotea
Un panorama du théâtre français de maintenant et de toujours ferait surgir un phénomènelittéraire et culturel difficilement égalable en richesse et nuances. Il en est de certaines réalités de cette sorte comme d’un fleuve tumultueux qui entraîne dans son cours des sédiments de vie difficiles à sonder.
Notre intention serait de mettre en lumière certains pans de cette réalité mouvementée du phénomène théâtral, dont les arabesques sont, à plus d’un égard, les reflets d’un monde qui change et, souvent, anticipent à grande vitesse ces changements.
Axes de réflexion :
- L’évolution du langage corporel dans le théâtre des XVIIe-XIXe siècles
- Le théâtre comme corps à corps avec la réalité. Rupture des paradigmes corporels (XXe siècle) : le langage des mots face au défi du langage corporel
- Le corps comme langage théâtral
- La ritualisation du corps
- La salle de spectacle comme « conclave magique »
- Corps fantasmé dans le théâtre du XXe siècle
- Corps et violence dans le langage dramatique
- Faire voir le corps expressif
- Sexe(s) en scène. Sexualité et érotisme dans le théâtre du XXe siècle
- Le corps sacrifié ou comment s’en débarrasser sur la scène de la théâtralité
- Aujourd’hui, quel corps sur les scènes du monde ? Exploration des paradigmes actuels
La première étape de ce colloque aura lieu le 16 novembre 2018
Le théâtre du XXe siècle, qui fera le sujet de prédilection de la réflexion que nous proposons, est assez peu sensible au texte, qui devient quelque chose de secondaire par rapport à la représentation, car « le spectateur doit avant tout être touché dans son corps, ses sens » . Le théâtre de la cruauté (tel que théorisé par Artaud), le théâtre-vérité (Stanislavski), le théâtre panique (tel que théorisé par Arrabal), le théâtre comme cérémonie (infernale) (la vision de Genet), le théâtre laboratoire (tel que théorisé par Jerzy Grotowski) ou le théâtre comme propédeutique de la réalité (l’approche de Bernard Dort) ne sont que quelques exemples, parmi tant d’autres, qui témoignent de l’existence d’un changement profond de vision et qui pourraient faire l’objet d’une étude approfondie.
L’imaginaire du corps, revisité à maintes reprises, traverse comme un fil rouge ces nombreux avatars de l’aventure théâtrale, car le théâtre est corps, qu’on parle du corps concret, scénique, des acteurs, ou du corps virtuel, fait de mots, parfois difficile à appréhender, des personnages d’une pièce de théâtre.
Nous invitons aussi à une réflexion orientée vers le théâtre de la fin du XXe siècle et surtout à une réflexion sur la façon dont plusieurs auteurs ont pratiqué à leurs débuts le pastiche (beckettien, ionescien, etc.), y compris lorsqu’il s’agit du traitement du corps, pour prendre ensuite leurs distances par rapport au modèle, afin de se manifester comme des consciences créatrices autonomes, réussissant à capter dans leurs œuvres les apories de la fin du siècle.
Les communications, présentées en français ou en roumain, ne devront pas dépasser 20 minutes.
Date limite d’envoi des propositions (titre et résumé en français de la contribution) : le 1er octobre 2018.
Inscriptions auprès de Lidia Cotea : lidiacotea@gmail.com
1 Monique Martinez Thomas, « Le corps en question : du texte à la scène », in Roswita / Monique Martinez Thomas, Corps en scène, n 21, coll. Hispania, Éditions Lansman, 2001, p. 7.