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Colloque international
LES SCIENCES SOCIALES ET LA SOCIÉTÉ
4ème édition
Bucarest, 28-29 octobre 2016
Villa Noël – 6, Rue Emile Zola
Appel à communications
La notion de diversité, une notion ancienne mais toujours d’intérêt dans l’espace scientifique et de l’action sociale, interroge aujourd’hui le renouvellement de nos façons de concevoir et de produire le vivre ensemble, nos mondes partagés, ainsi que les normes et valeurs définissant nos sociétés. Dans quelle mesure la notion de diversité – ses manifestations, ses représentations, ses politiques – est-elle toujours d’actualité comme analyseur des questions et défis de nos sociétés, des formes renouvelées de citoyenneté ?
Si la notion de diversité est en connexion étroite avec la notion de citoyenneté, la réciproque est aussi valable. Déjà en 1796, Joseph de Maistre dénonçait l’apparente universalité du concept de citoyenneté. Chaque État en donne une définition juridique bien spécifique. Dans le cadre de l’Union européenne, l’instauration d’une « citoyenneté européenne » repose paradoxalement sur cette diversité de régimes de citoyenneté qui outrepassent ethnies et pays d’origine. Si l’acquisition d’une nationalité entraîne de fait l’accès à un certain nombre de droits socio-culturels assurés par l’État, les identités individuelles ainsi construites échappent à l’autorité de ce dernier. Ces identités constituées à travers des choix éducatifs et culturels méritent pourtant d’être l’enjeu d’une recherche globale sur la pluralité des réalités citoyennes présentes en Europe.
Notre colloque entend ainsi étudier, dans une approche interdisciplinaire, la diversité des lieux, des discours et des pratiques participant aux définitions, tant internes qu’externes, des groupes spécifiques et/ou minoritaires constitués à partir des registres renouvelés de la citoyenneté. D’autre part, il s’agit d’échapper au piège de l’identité groupale, en laissant libre jeu à l’expression des choix individuels et associatifs.
Se donnant historiquement à voir autour de notions multiples (altérité, culture, ethnicité, minorités, État-nation, multiculturalisme, hybridité ou transculturalisme, etc.), la notion de diversité a toujours supposé une dimension culturelle et politique, des modalités de concevoir un rapport à l’autre et la possibilité de construction des mondes en commun. Nous nous inscrivons dans la continuité de cette construction historique de la notion, en la regardant sous l’angle du renouvellement des formes et des émergences des pratiques citoyennes. Néanmoins, ce qui nous intéressera ici sera moins de partir d’une définition a priori et normative de ce que désigne la “citoyenneté” et de ce qu’est (ou devrait être ou faire) le citoyen. Il s’agira plutôt d’identifier les formes actuelles et plurielles de construction des mondes partagés et de ce qui nous « concerne » en commun (Dewey, 1925), en les considérant comme des scènes importantes à travers lesquelles se négocient et se redéfinit le sens même de citoyenneté et la qualité d’être citoyen.
Dans une approche pragmatiste, nous dirons que la citoyenneté se fait (et se définit) en la faisant. Notre intérêt porte ainsi sur la pluralité des discours, des lieux, et des pratiques de la citoyenneté, en analysant des formes de citoyenneté variées : des formes plus ou moins prises en charge par des institutions (collectivités territoriales, associations, musées, écoles, archives départementales ou nationales, instituts d’urbanisme, etc.) jusqu’aux expressions de la « citoyenneté ordinaire » (Neveu et Carrel, 2014). Ces dernières se constituant dans le quotidien des pratiques et des discours des individus par exemple comme des nouvelles formes d’attachement ou de soin envers les choses de l’environnement (espaces verts, animaux, bancs publics, façades des immeubles, terrains vagues, etc.), elles nous permettent d’explorer de nouvelles pratiques à travers lesquelles se construit aujourd’hui le sens du “commun”.
Nous sommes également intéressés par des formes de résistance aux phénomènes de « diversité », par des discours dominants et hégémoniques laissant plutôt entendre une « fin de la diversité » (les néo-nationalismes, le renforcement des mouvements politiques de droite radicale, les phénomènes du Brexit, « Donald Trump », etc.).
Notre manifestation scientifique se donne ainsi un double objectif. Dans un premier temps, il est question de situer la dynamique de constitution de la notion de “diversité”, en repartant des questions et des termes clés qui en ont constitué l’expression, et qui ont fondé par ailleurs les contours de nos différentes disciplines (L’Autre et ses représentations, l’ethnicité, les minorités et la migration, la culture, la solidarité, l’appartenance, l’État-nation, l’espace public). Ce regard rétrospectif n’a d’intérêt que s’il nous aide à réfléchir sur la dynamique de cette notion et sur les phénomènes nouveaux que le champ de la diversité couvre aujourd’hui dans les analyses scientifiques: développement durable, démocratie participative, mémoire et patrimoine, citoyenneté urbaine, vulnérabilité, mobilité, espace public fragmenté, etc.
Dans un second temps, il s’agira de saisir, à partir d’études de cas précis, le terrain d’expression, d’usage et de négociation de la “diversité” à travers les formes, les discours et les processus récents de production de la citoyenneté.
Nous proposons, sans prétendre à épuiser les points d’intérêt, les axes suivants :
• les pratiques mémorielles en tant que scène de manifestation et de négociation des questions de diversité et de citoyenneté, à la fois sur le terrain des discours et des pratiques ordinaires et institutionnelles.
• les pratiques et les formes d’action collective en lien avec les (re)formulations de l’espace public et de l’habiter.
• les prises en charge institutionnelles participant aux définitions de la diversité et de la citoyenneté, regardées sous l’angle des projets et des compétences spécifiques dans divers domaines : politique, éducation, solidarité…
Calendrier
– 15 septembre 2016 : envoi de la proposition d’article sous forme d’un résumé d’environ 350-400 mots en français aux adresses :
larissa.luica@villanoel.ro et i.sanyas@univ-lyon2.fr
Les propositions doivent être accompagnées des noms, affiliations et adresses e-mail de tous les auteurs.
– 25 septembre 2016 : notification des résultats
– 1 décembre 2016 : soumission de la version définitive de l’article, en vue de sa publication. Cette dernière fera l’objet d’une procédure de sélection spécifique.
Comité scientifique :
Joao Maria ANDRE – Universidade de Coimbra, Portugal
Bianca BOTEA – Université Lumière Lyon 2, France
Liviu CHELCEA – Université de Bucarest, Roumanie
Dimitar VESSELINOV – Université de Sofia
Daniela FRUMUSANI – Universite de Bucarest, Roumanie
Victor Manuel MARI SAEZ – Université de Cadiz, Espagne
Gaia PERUZZI – Universita degli Studi di Roma la Sapienza, Italie
Ioan PANZARU – CEREFREA, Bucarest, Roumanie
Liviu PAPADIMA – Universite de Bucarest, Roumanie
Denis POIZAT – Université Lumière Lyon 2, France
Dana POPESCU-JOURDY – Université Lumière Lyon 2, France
Marianna PSILLA – Panteion University of Social and Political Sciences, Grèce
Antony TODOROV – Nouvelle Universite Bulgare, Bulgarie
Comité d’organisation
Bianca BOTEA – Université Lyon 2, France
Liviu CHELCEA – Université Bucarest, Roumanie
Larissa LUICĂ – CEREFREA Villa Noël, Roumanie
Ioan PANZARU – CEREFREA Villa Noël, Roumanie
Denis POIZAT – Université Lyon 2, France
Dana POPESCU-JOURDY – Université Lyon 2, France
Isabelle SANYAS -Université Lumière Lyon 2, France