Nécrologie Paul Veyne

Paul Veyne, Professeur honoraire au Collège de France, dont le décès a été annoncé ce jeudi 29 septembre, était un historien de l’antiquité gréco-romaine qu’il a transmise avec passion dans une œuvre abondante et controversée.

Né à Aix en 1930, dans une famille de commerçants et d’exploitants agricoles, il voit naître durant sa tendre enfance une passion pour l’histoire, qu’il n’aura de cesse de partager avec une infinie générosité au travers de ces enseignements et de ces publications. Après une formation exemplaire, passant par l’Ecole normale supérieure, l’agrégation de grammaire et l’Ecole française de Rome, il commence sa carrière d’enseignant à l’université par la Sorbonne, où il est assistant, avant d’aller à Aix, où il sera professeur, de 1976 à 1999.

Il a redonné vie à l’Antiquité romaine avec passion et légèreté, avec modernité, surtout.
Son érudition et sa curiosité permanentes transparaissent dans ses publications aussi profondes qu’accessibles, jamais arides ou illisibles, telles que Le pain et le cirque, Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes?, Quand notre monde est devenu chrétien ou Palmyre, l’irremplaçable trésor.
Amoureux de l’art et de la poésie, il assumait son image de provocateur, d’épris de liberté, de chercheur privilégiant l’approche pluridisciplinaire et décloisonnée.

Les sciences de l’Antiquité et ceux qui les aiment perdent un monument, mais nous gardons, en héritage, son regard nouveau sur le passé et, en boussole, sa profonde humanité. Quant à lui, il l’avait promis : « Et dans l’éternité je ne m’ennuierai pas ».

Maria Noussis
post-doctorante à l’Université Libre de Bruxelles (ULB – FNRS)
boursière Eugen Ionescu à la Faculté d’Histoire de l’Université de Bucarest